Portrait : Frank Silvestre (30/11/00) - Adulé par les uns,
adoré par les autres, rares sont ceux qui détestent
Franck Silvestre. Le capitaine du Montpellier Hérault
fait en tout cas lunanimité du côté de la
Mosson. Surnommé tour a tour,
capitaine courage, tête dor ou encore monsieur
plus
nen jetez plus ! Vous laurez
deviné cest le chouchou des montpelliérain. Et
pourtant il vient a peine de débuter sa troisième
saison dans le club du « bon président
Nicollin » comme il aime le nommer. Vers lInter mais finalement MontpellierQuand on sait quil y a
deux ans au lieu de venir à Montpellier il aurait du
rejoindre les rangs de lInter de Milan,
sétait toutefois sans compter sur le sens des
affaires de Guy Roux qui préféra vendre le jeune Taribo
West qui lui rapporta plus que son « vieux »
capitaine
on comprend mieux les qualités
intrinsèque de ce bonhomme de 33 ans qui fait le bonheur
des supporters. Car si il est au sommet de son art dans
le sud, le zénith de sa carrière se fut plus au nord,
dabord à Sochaux puis à Auxerre. Le Doubs sa seconde patrieNé à Paris dans le 13e
arrondissement, dun père guadeloupéen et
dune mère parisienne Silvestre a commencé le
football dans le petit club du Bourget, il sest
vite fait remarqué et il se retrouve à 13 ans à
Sochaux prés de Montbéliard au sein de lun des
meilleurs centre formation de France. Cest le grand
saut. Cest avec les Jaunes et
Bleus quil connaîtra léquipe de France
Espoir avec qui il est sacré Champion dEurope en
1988, puis léquipe de France A où il glanera 12
sélections sous lère su sélectionneur Platini. Un père tranquilleSochaux cest aussi
lépoque où il connu à 17 ans sa femme Catherine
avec qui il a 2 garçons Amaury et Quentin a qui il
consacre tout son temps libre. Malgré les salaires
mirobolants dans le milieu du football, Silvestre
nest pas un flambeur. Mis a part une rutilante Fort
TT dernier cris, ses loisirs son limités et en bon
casanier, il préfère passer lhiver au chaud en
famille plutôt « qualler faire le
fanfaron » à Megève. Une hygiène de vie
irréprochable et un équilibre qui en font un modèle de
longévité. « certains jeunes ont du mal a me
suivre à lentraînement » dit il en ricanant. Guy Roux le mentorCest à 26 ans
quil tombe entre les mains de Guy Roux à Auxerre.
« Cest lui qui ma appris toutes les
ficelles du métier et a me comporter en vrai
pro. » Cest en tout cas à Auxerre quil
devient champion de France et remportera deux coupes de
France notamment celle de 1994 au dépends de
Montpellier. Il aurait aimé finir sa
carrière en D1 après la relégation du club pailladin
mais il ne voulait pas gâcher une qualité de vie
quil trouve ici et plus précisément Mauguio
« une ville accueillante avec des gens
simples » où il possède une maison au soleil. Du coup ce sont les heureux
habitués de la Butte Paillade qui pourront encore
chanter ses coups de tête magiques et sa classe
naturelle en défense. Il est dailleurs heureux au
sein de cette équipe quil tient à lui seule
pratiquement. Elu par deux fois meilleur joueur de
lannée par les journalistes locaux, il prend à
cur son rôle de grand frère. Il reconnaît avoir
« retrouvé une seconde jeunesse au sein de la
défense en compagnie de jeune et athlétique
Madouni » Intelligence et prudenceToujours très calme, posé,
il ne précipite jamais les choses, professionnel
jusquau bout des ongles il a gardé la tête haute
et lespoir du maintien jusquau bout la saison
passée. Cest avec le même état desprit
quil a entamé la saison 2000/2001 avec « la
sérénité et la confiance dans un groupe capable de
relever le défi de la remontée immédiate » il a
déjà construit une grande maison en Guadeloupe pour ses
parents « cest un minimum » dit-il tout
reconnaissant envers ceux qui lui ont toujours fait
confiance. « De quoi couler des jours heureux sous
le soleil » Il compte bien les rejoindre dans
quelques années. Toute cette confiance mise en
lui pourrait le griser, mais il avoue se remettre très
souvent en question. « On me dit que je pourrait
jouer jusquà 40 ans, mais je naimerais pas
quun jour on me pousse vers la sortie ».
Même si il ne pense pas trop a son avenir il sait
quil aura toujours une place dans la famille du
football. Mehdi DAHAK |